Jour 90 (QLD) : Brisbane
Non, non, non et non, on ne veut pas se lever ! C'est notre dernière nuit en camping-car. La dernière fois qu'on a branché la caméra de recul - pour se garer sans arracher de tronc d'arbre, la dernière fois qu'on a baissé le marche-pied, installé le tuyau des eaux grises... La dernière fois que le micro-onde tintait pour l'eau du thé, que la vaisselle Arcopal séchait sur le torchon à carreaux rouges et blancs. Non, on ne veut pas se lever !
Il faut faire les valises. Evidemment, ça déborde de partout, alors qu'on a droit à 20 petits kilos par personne. Comme les Australiens sont ultra pointilleux et pèsent même les bagages cabine (7 kg maxi), on distribue et on laisse : de la nourriture aux voisins retraités super sympas, le body-board à des backpackers, des livres et des vêtements dans la laundry du camping, et un peu de tout ça pour ma cousine Anaïs et Mathilde.
On voit brièvement les filles à Southbank, entre les gouttes, pour leur laisser quelques paquets avant de les ramener à leur auberge de jeunesse.
Début d'après-midi, ça y est, on rend le camping-car. Mais au centre Apollo, on n'a pas le temps de réaliser ce qui se passe : il faut réveiller Antonin, rassembler les valises, un dernier coup de chiffon, une signature en bas à droite, ok, perfect, un taxi réservé qui arrive dans les 5 minutes... Pas même le temps de prendre une photo, on se retrouve tout à coup sans notre carapace. Deux mois de vie qui se terminent en un claquement de doigt !
Le compteur du Ford affiche 91 854 km. Ca veut dire qu'on en a parcouru 8 145 en deux mois. Bilan mécanique correct : seulement un câble ABS cassé (pour avoir fait trop de dirty road) et des suspensions qui ont progressivement rendu l'âme. Depuis quelques jours, bonjour les gendarmes et les ronds-points : on décolle... ou on part en centrifugeuse. On n'a pas fait le compte du carburant, mais la facture dépasse sûrement les 2000 dollars.
Pour notre dernière nuit australienne (l'avion ne part que demain soir), Olivier a réservé, dans les Skyline Apartements, un 11è étage avec vue sur la rivière. Matelas moelleux, douche brûlante, chaussons d'hôtel... La grande classe.
En soirée on retrouve Anaïs et Mathilde dans un café ouvert de Queen Street. Apéro chips et vin blanc. Anaïs va essayer de revenir en Australie dans quelques mois pour son stage de fin d'études marketing, et pourquoi pas, trouver un travail. S'installer.